L’optimisme du dirigeant? Winston Churchill disait « qu’un optimiste voit une opportunité dans chaque difficulté .»
L’optimisme est dans l’ADN de la plupart des entrepreneurs, renforcé quotidiennement par son statut et son devoir de maîtriser la situation en toutes circonstances.
Les batailles livrées et les obstacles franchis avec succès, nourrissent sa foi inébranlable en l’avenir, développant davantage sa croyance de réussite face à n’importe quel défi.
Ainsi la réussite du chef d’entreprise a tendance à activer des schémas cognitifs particuliers.
L’optimisme du dirigeant le propulse bien souvent dans un sentiment d’invulnérabilité, provenant de son accoutumance à l’adrénaline, engendrée par son stress quotidien, véritable booster de sa personnalité.
Il évolue en pensant et croyant qu’il est moins exposé, voir pas exposé du tout à des évènements négatifs.
Malgré son optimisme chronique et excessif, son système n’en demeure pas moins impacté par ses émotions négatives liées au stress.
Ses facultés cognitives sont modifiées, le traitement de ses informations est biaisé par son excès de confiance mais surtout par son illusion de contrôle, le persuadant d’avoir le pouvoir sur son environnement.
Bien souvent, il se fragilise davantage, en apportant une vision tronquée de la réalité. Il a tendance à se voiler la face, se mentir lorsqu’il est confronté à des évènements négatifs, entrainant une baisse d’efficacité face aux défis et aux actions qu’il lui faut mettre en place pour les surmonter. Sa partition mentale ne cesse de lui dire que tout va rentrer dans l’ordre, sans revoir son modèle économique.
Il a une tendance instinctive à placer en priorité les informations qui confirment et valident sa manière de penser, en négligeant tout ce qui pourrait la remettre en cause. Il surestime bien souvent ses capacités face à une réalité objective.
Théodore Roosevelt disait d’ailleurs :
« Dans les moments décisifs, la meilleure chose que vous puissiez faire, c’est de prendre la bonne décision ; en second lieu, c’est de prendre la mauvaise décision ; mais la pire chose, c’est de ne rien faire.»
Le dirigeant est un éternel optimiste, un optimiste féroce ! Mais les erreurs de parcours existent. Les glissades peuvent s’opérer ainsi.
L’optimisme du dirigeant : le chef d’entreprise oublie souvent qu’il n’est pas un surhomme !
Sprinter et marathonien, il combine la double performance de vivre des journées extrêmement intenses et incroyablement longues, devant sans cesse trouver des solutions aux crises, conflits et problèmes quotidiens.
Le dirigeant de TPE/PME n’est pas toujours entouré des collaborateurs nécessaires pour alléger son rythme, pour apporter de l’expertise et de l’efficience dans des tâches qu’il ne maitrise pas toujours. Gonflé par la motivation, il ne compte que sur lui-même mais ne se rend pas compte de toute l’énergie qu’il déploie.
De nombreuses explications justifient l’optimisme irréaliste dans lequel le dirigeant persiste ; sa volonté de donner et maintenir l’image personnelle souhaitée, l’importance de conserver son capital valorisation de soi mais également sa perception de contrôle.
Progressivement cet état d’esprit et même philosophie de vie, peut conduire au déni total, de la situation de son entreprise et de sa santé personnelle.
Ce mécanisme inconscient de défense vise à ne pas considérer une partie de la réalité, cette forme d’évitement, ce refus de voir la réalité telle qu’elle est.
Or son système de réponse au stress n’est pas fait pour être activé en permanence, il entraîne des symptômes physiques, émotionnels et intellectuels pouvant mener à des états psychologiques de détresse extrême.
L’ancien dirigeant, Christian Streiff écrit dans J’étais un homme pressé :
« Pendant de longs mois, j’ai refusé l’évidence. Tout dirigeant porte en lui le désir de ne jamais se soumettre, de vouloir prendre le dessus sur l’obstacle.»
Ne jamais se soumettre, parce que l’entrepreneur voit chaque bataille en challenge à relever. Oui, l’entrepreneur est un optimiste fou. Il cherche des terres vierges pour créer son modèle, il est anticonformiste, il s’engage sans limite avec tous les risques nécessaires. Sa santé passe souvent après celle de son entreprise.
Le dirigeant conçoit rarement sa santé comme son premier actif, sa ressource principale. Sa bonne condition physique et intellectuelle profite en premier lieu à la performance de sa société.
L’ensemble des études sur le sujet montre que la bonne forme physique et mentale du « leader » sont les éléments positivement contagieux sur l’ensemble des salariés.
Jamais l’entrepreneur ne veut se considérer sous l’angle de la faiblesse, c’est pour cela qu’il n’évoque jamais ses problèmes de santé, tomber malade est en effet vécu comme un sentiment direct et concret d’impuissance.
De nombreux entrepreneurs sont dans un véritable déni vis-à-vis d’eux même, et refusent à regarder les répercussions pathogènes de leur travail!
L’entrepreneur vit dans sa spirale optimiste permanente, malgré les échecs et les coups, malgré les baisses d’énergies, même lorsqu’elles sont puisées jusqu’au seuil limite.
Pourtant, la conjugaison des défis peut le conduire parfois dans une situation de crise sans retour possible.
Le Burn-out, ça n’arrive pas qu’aux autres !
Il arrive justement, bien souvent, chez les profils particulièrement engagés, ayant pris des risques, confrontés à des problèmes complexes et capables de repousser sans cesse ses limites. La situation dépasse alors le dirigeant jusqu’à ce qu’il n’arrive plus à y faire face.
Le stress, initialement positif peut devenir un véritable poison quand il n’engendre pas d’autres infections ou d’autres pathologies. Ses répercutions profondes sont lentes et silencieuses. Le manque de sommeil, une alimentation non contrôlée, une éventuelle sédentarité accentuent la fragilité de son système immunitaire complet. L’optimisme du dirigeant le conduit bien souvent à s’oublier totalement.
Souvent le dirigeant ne sait pas vers qui aller lorsqu’il va mal. Il n’ose pas communiquer autour de lui, par peur. Il s’engouffre alors dans une spirale d’isolement.
Il n’accorde pas d’importance à sa santé, n’écoute plus les messages de son corps et de ses émotions.
Les TPE/PME représentent 96 % des entreprises Françaises, 60 % du PIB, 2 emplois sur 3. Le dirigeant de TPE/PME représente environ 10 % de la population active, il est une force vive, essentielle à notre tissu économique.
Or 75 % des dirigeants des TPE/PME ne se sentent pas véritablement entourés, 65 % sont stressés, 45 % se sentent isolés et presque 16% se trouvent en état d’épuisement professionnel.
A l’heure des réflexions continues sur la santé et le bien-être au travail, l’entrepreneur est un oublié de notre système de santé au travail.
En tant que Dirigeant, il est de votre devoir de vous faire accompagner !
Ce n’est pas un signe de faiblesse d’avoir à demander de l’aide, bien au contraire, vous faites ainsi preuve de responsabilité et de professionnalisme.
Parce que votre entreprise est l’émanation de votre personnalité, sa stabilité et sa capacité d’adaptation repose sur votre propre évolution.
Il est fondamental d’avoir un accompagnement « polytechnicien » dans une vision globale du monde de l’entreprise, du monde et de l’homme.
Il est particulièrement régénérant de pouvoir échanger périodiquement avec ses pairs dans le cadre de cercle de codéveloppement afin de rompre sa solitude face à ses décisions et de partager ses pratiques, ses expériences et ses problématiques.
Il est enrichissant d’apprendre à poser un nouveau regard en participant à des formations et ateliers pragmatiques et innovants.
Il est enfin vital de s’accorder des pauses, des stops, lors d’évasions adaptées pour prendre de la hauteur et du recul, pour se reformater et se reconnecter à son écologie globale.
L’ensemble de ces actions participent à maintenir votre énergie, votre moral mais également à développer vos compétences et votre posture de leader.
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